Le pranayama est une méthode de yoga ancestrale qui permet d’atteindre la paix intérieure par la maîtrise et l’allongement du souffle. Sa pratique est essentielle à toute séance de yoga.
Pranayama est un mot sanskrit composé de deux termes : prana, l’énergie vitale, et yama qui signifie la maîtrise. Cependant, Swami Satyananda suggère une autre étymologie avec le mot ayama qui exprime l’extension. Les deux ne sont pas contradictoires car, si la maîtrise du prana est le moyen, son allongement en est un effet.
Le souffle, véhicule du prana
Pourquoi alors parler d’exercices de respiration quand on évoque le pranayama ? Tout simplement parce que le souffle est le véhicule privilégié du prana. Mais ce n’est pas le seul. Dans la pensée yogique, l’énergie vitale est présente en toute chose et circule dans tous les êtres.
Mais cette circulation n’est pas toujours fluide. Des blocages se manifestent chez les humains. Les symptômes peuvent être des tensions, de la fatigue ou même des maladies… La pratique du pranayama vise à dénouer ces noeuds pour libérer la circulation de l’énergie vitale, non seulement dans le corps mais aussi dans tout l’être.
Avez-vous déjà remarqué l’influence réciproque entre vos émotions et votre respiration ? Comment respirez-vous avant, pendant et après un événement important (examen, entretien d’embauche, rencontre amoureuse…) ? Avez-vous déjà utilisé la régulation du souffle pour vous apaiser ? Avez-vous simplement observé votre respiration spontanée ?
Prendre conscience de la respiration naturelle, c’est déjà du pranayama, disait le sage Ramana Maharshi.
Des exercices efficaces
Mais pour aller plus loin, le Hatha yoga traditionnel a développé des exercices spécifiques. Ils trouvent tout leur sens et leur plus grande efficacité lorsqu’ils sont préparés par les asanas (postures physiques) et sont suivis d’une méditation qui en approfondit les effets dans la vie quotidienne.
Ces exercices agissent de l’intérieur sur les organes, le système nerveux et le psychisme afin d’y libérer la circulation de l’énergie. Selon les textes yogiques, cette énergie (prana) circule dans des canaux subtils (nadis en sanskrit). Ces nadis échappent à la science occidentale mais, par une pratique assidue, on peut parvenir à en faire l’expérience. Un des exercices de pranayama majeurs pour parvenir à cette expérience s’appelle Nadi shodana, soit la purification des nadis en sanskrit. Après sa pratique, même si vous débutez, vous pouvez ressentir bien-être, détente et apaisement.
Swami Satyananda affirme que la durée de vie d’un être humain dépend de sa manière de respirer. “Les anciens yogis en étaient si sûrs qu’ils mesuraient cette durée non en années mais en nombre de respirations”, écrit-il dans Asana, Pranayama, Mudra, Bandha. Au fil des séances, on parvient à respirer de plus en plus lentement, de façon de plus en plus apaisée.
Calmer le mental
Ce ralentissement vient de lui-même, sans effort. Des efforts de volonté trop importants, une recherche de performance, peuvent avoir l’effet inverse car ils mobilisent ce mental qu’on cherche à calmer.
« Lorsque le souffle est agité, l’esprit est agité. Lorsque le souffle est immobile, l’esprit est immobile ; le yogin atteint la fixité. C’est pourquoi l’on doit arrêter le souffle et pratiquer le pranayama. » Hatha Yoga Pradipika
Dans toutes les pratiques (sauf certaines pendant leur apprentissage), le souffle est retenu (kumbhaka en sanskrit), soit poumons pleins, soit poumons vides. Ces rétentions s’effectuent à l’aide de gestes spécifiques (mudra en sanskrit) et/ou de verrouillages (bandha) pour en accentuer les bénéfices. Pratiquées correctement, donc sans essoufflement, ces rétentions apaisent le système nerveux et calment le mental. Plus on progresse, plus la durée de rétention du souffle s’accroît, de façon toujours plus détendue, jusqu’à atteindre la paix intérieure. A ce moment peut commencer la méditation.